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📜Proposition de loi visant à préserver les droits des victimes dépositaires de plaintes classées sans suite
Par
Jiovanny William
• 18 mars 2025

🖋️Amendements examinés : 100%
6 Adoptés12 Irrecevables
10 Rejetés
1 Non soutenus
3 Tombés
1 Retirés
Détail par Article
Article 1
🖋️n°CL29 Adopté • Il y a +3 semaines
Après le mot : « victimes », rédiger ainsi la fin : « dont la plainte est classée sans suite ».
Article 2
🖋️n°CL30 Adopté • Il y a +3 semaines
Après l’alinéa 7, insérer l’alinéa suivant :  « 2° bis Au premier alinéa de l’article 40‑2, après le mot : « identifiées, », sont insérés les mots : « et le cas échéant leur avocat » ; ».
🖋️n°CL25 Adopté • Il y a +3 semaines
Après l’alinéa 7, insérer l’alinéa suivant :  « 2° bis Au premier alinéa de l’article 40‑2, après le mot : « identifiées, », sont insérés les mots : « et le cas échéant leur avocat » ; ».
🖋️n°CL31 Adopté • Il y a +3 semaines
Compléter l’alinéa 9 par les mots : « ainsi que les modalités de recours telles que prévues à l’article 40‑3 ».
🖋️n°CL32 Adopté • Il y a +3 semaines
Rédiger ainsi le début de la dernière phrase de l’alinéa 10 : « Il verse... (le reste sans changement). »
🖋️n°CL15 Rejeté • Il y a +1 mois
Après l’alinéa 1, insérer l'alinéa suivant : « 1° A Le 2° de l’article 10‑2 est complété par les mots : « en précisant explicitement les conditions exigées par l’article 85 du présent code ».
🖋️n°CL23 Rejeté • Il y a +1 mois
Après le mot : « procédure, », rédiger ainsi la fin de la deuxième phrase de l’alinéa 4 : « par envoi adressé par un moyen de télécommunication à l’adresse électronique qu’elle communique ou, à défaut d’adresse électronique, par tout autre moyen. »
🖋️n°CL24 Irrecevable • Il y a +1 mois
Après l'alinéa 4, insérer les deux alinéas suivants : « 1° bis Le même article 15‑3 est ainsi rédigé :  « « Les officiers et agents de police judiciaire sont tenus de recevoir les plaintes déposées par les victimes d’infractions à la loi pénale, quand bien même elles ne justifieraient pas au moment où elles déposent plainte, de preuves de leurs allégations, les officiers et agents de police judiciaire ne pouvant ni refuser de recevoir la plainte, ni inciter la personne à déposer une main courante à la place d’une plainte. Les officiers et agents de police judiciaire sont tenus de recevoir ces plaintes, y compris lorsqu’elles sont déposées dans un service ou une unité de police judiciaire territorialement incompétents. Dans ce cas, la plainte est, s’il y a lieu, transmise au service ou à l’unité territorialement compétents. » »
🖋️n°CL2 Irrecevable • Il y a +1 mois
Après l’alinéa 4, insérer l’alinéa suivant :  « 1° bis A Après la première phrase du second alinéa de l’article 15‑3, est insérée une phrase ainsi rédigée : « Il reproduit également l’article 10‑1 en des termes intelligibles et mentionne les modalités d’accès à une mesure de justice restaurative. »
🖋️n°CL12 Irrecevable • Il y a +1 mois
Après l'alinéa 4, insérer les deux alinéas suivants : « 1° bis Le même article 15-3 est complété par un alinéa ainsi rédigé : « « Toute personne qui dépose plainte en raison de violences sexuelles ou intrafamiliales se voit proposer un accompagnement spécifique lors du dépôt de plainte afin de lui assurer un soutien social et psychologique et une information éclairée sur ses droits. » »
🖋️n°CL13 Irrecevable • Il y a +1 mois
Après l'alinéa 4, insérer les deux alinéas suivants : « 1° bis Le même article 15‑3 est complété par un alinéa ainsi rédigé : « « Toute personne qui dépose plainte en raison de discrimination sur le fondement de l’origine se voit proposer un accompagnement spécifique lors du dépôt de plainte afin de lui assurer un soutien social et psychologique et une information éclairée sur ses droits. » »
🖋️n°CL14 Irrecevable • Il y a +1 mois
Après l’alinéa 4, insérer les deux alinéas suivants : « 1° bis Le même article 15‑3 est complété par un alinéa ainsi rédigé : « « Toute personne qui dépose plainte en raison de discrimination sur le fondement de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre se voit proposer un accompagnement spécifique lors du dépôt de plainte afin de lui assurer un soutien social et psychologique et une information éclairée sur ses droits. » »
🖋️n°CL1 Rejeté • Il y a +1 mois
À la fin de l’alinéa 9, substituer aux mots : « simples et accessibles » les mots : « intelligibles et contextualisés ».
🖋️n°CL28 Non soutenu • Il y a +3 semaines
Compléter l’alinéa 9 par les mots : « , dans les plus brefs délais ».
🖋️n°CL27 Rejeté • Il y a +3 semaines
À la fin de la dernière phrase de l’alinéa 10, substituer aux mots : « l’accomplissement de ces formalités » les mots :  « la notification ».
🖋️n°CL3 Irrecevable • Il y a +1 mois
Compléter cet article par les deux alinéas suivants : « 4° Le même l’article 40‑2 est complété par un alinéa ainsi rédigé :  « « Dans tous les cas, l’avis adressé aux victimes reproduit l’article 10‑1 en des termes intelligibles et mentionne les modalités d’accès à une mesure de justice restaurative. » »
🖋️n°CL6 Rejeté • Il y a +1 mois
Compléter cet article par les deux alinéas suivants : « 4° Le même l’article 40‑2 est complété par un alinéa ainsi rédigé :  « « La preuve de la réception de la notification de la décision de classement sans suite à la victime, par quelque moyen que ce soit, est conservée et téléversée au dossier de procédure, afin de garantir la traçabilité de cette information. » »
🖋️n°CL11 Rejeté • Il y a +1 mois
Compléter cet article par les trois alinéas suivants : « Après le même article 40‑2, il est inséré un article 40‑2-1 ainsi rédigé : « « Art. 40‑2-1. – Lors du dépôt de plainte le plaignant peut choisir la langue dans laquelle il souhaite recevoir la notification d’un éventuel classement sans suite. Ce choix est consigné dans le procès-verbal établi lors du dépôt de la plainte. « « La notification de classement sans suite est ensuite adressée à la victime dans la langue qu’elle a indiquée. La traduction doit être réalisée dans des conditions garantissant son exactitude et sa conformité au contenu original. » »
🖋️n°CL18 Irrecevable • Il y a +1 mois
Compléter cet article par l’alinéa suivant : « 4° La deuxième phrase de l’article 88 du code de procédure pénale est ainsi rédigée : « En fonction des ressources de la partie civile, si elle n’a obtenu l’aide juridictionnelle, il fixe le montant de la consignation que celle-ci doit, qui ne peut excéder 500 euros, et le délai dans lequel elle devra être faite sous peine de non-recevabilité de la plainte. » »
🖋️n°CL4 Irrecevable • Il y a +1 mois
Compléter cet article par l’alinéa suivant : « 4° L’article 88 du code de procédure pénale est complété par un alinéa ainsi rédigé :  « Lorsque la plainte avec constitution de partie civile fait suite à la décision du procureur de la République ne pas engager lui-même des poursuites, le juge d’instruction peut décider, à la demande la victime, de dispenser celle-ci du versement de la consignation lorsque les dispositions du deuxième alinéa de l’article 40‑1 ont été méconnues. Cette décision n’est pas susceptible de recours. » »
🖋️n°CL17 Irrecevable • Il y a +1 mois
Compléter cet article par l’alinéa suivant : « 4° La deuxième phrase de l’article 88 du code de procédure pénale est ainsi rédigée : « En fonction des ressources de la partie civile, si elle n’a pas obtenu l’aide juridictionnelle, il fixe le montant de la consignation et le délai, qui ne peut être inférieur à trois mois, dans lequel elle devra être faite sous peine de non recevabilité de la plainte. » »
🖋️n°CL16 Irrecevable • Il y a +1 mois
Compléter cet article par l’alinéa suivant : « 4° Les deux dernières phrases de l’article 88 du code de procédure pénale sont supprimées. »
🖋️n°CL19 Rejeté • Il y a +1 mois
Dans un délai de trois mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur les besoins de moyens financiers et humains du parquet dans sa mission d’évaluation de l’opportunité des poursuites.
🖋️n°CL20 Rejeté • Il y a +1 mois
Dans un délai de trois mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur les classements sans suite relatifs aux discriminations fondées sur l’origine et aux discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
🖋️n°CL9 Rejeté • Il y a +1 mois
Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport portant sur la formation initiale et continue des officiers de police judiciaires et des gendarmes concernant : – la sensibilisation aux stéréotypes de genre ; – la prévention et la prise en charge des victimes de violences sexistes et sexuelles ou intrafamiliales ; – l’accueil de la parole des personnes victimes d’infractions, de crimes ou délits présumés à caractère sexiste ou sexuelles, et des violences conjugales. Ce rapport doit notamment : – évaluer le contenu, la durée et la fréquence des formations actuellement dispensées aux officiers de police judiciaire et aux gendarmes ; – identifier les lacunes dans les dispositifs actuels de formation et proposer des mesures pour y remédier ; – analyser l’impact de ces formations sur la qualité du traitement des plaintes liées aux violences sexistes et sexuelles ; – formuler des recommandations concrètes pour renforcer ces formations, en intégrant des modules spécifiques sur les mécanismes d’emprise, les stéréotypes sexistes et l’accueil de la parole des victimes de violences sexistes et sexuelles.
🖋️n°CL10 Rejeté • Il y a +1 mois
Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport portant sur la formation initiale et continue des officiers de police judiciaire concernant : – la prise en charge des plaintes déposées par des victimes d’infractions, crimes ou délits commis en raison de l’appartenance ou de la non-appartenance d’une victime réelle ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou religion déterminée ; – les mécanismes permettant de garantir un traitement adéquat et respectueux des victimes d’infractions à caractère racistes, lors du dépôt de plainte. Ce rapport doit notamment : – évaluer le contenu, la durée et la fréquence des formations actuelles dispensées aux officiers de police judiciaires et de gendarmerie, sur les stéréotypes, les violences, les infractions, crimes ou délits commis en raison de l’appartenance ou de la non-appartenance d’une victime réelle ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou religion déterminée ; – analyser l’impact de ces formations sur la qualité du traitement des plaintes liées à l’appartenance ou de la non-appartenance d’une victime réelle ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou religion déterminée ; – identifier les lacunes dans les dispositifs actuels de formation et proposer des recommandations pour y répondre.
🖋️n°CL22 Tombé • Il y a +1 mois
Avant la dernière phrase de l’alinéa 10, insérer la phrase suivante : « Lorsqu’au stade du dépôt de plainte, la victime a indiqué être assistée d’un avocat dont elle a précisé l’identité, le procureur de la République l’informe également, par tous moyens, de la décision de classement sans suite. »
🖋️n°CL21 Tombé • Il y a +1 mois
Compléter l’alinéa 9 par les mots : « , et leur indique les recours et alternatives dont ils disposent ».
🖋️n°CL26 Retiré • Il y a +3 semaines
Compléter l’alinéa 9 par les mots : « , et les voies de recours possibles ».
🖋️n°CL5 Tombé • Il y a +1 mois
Compléter cet article par l’alinéa suivant : « c) Est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « Cette notification précise également de manière claire et en des termes accessibles les voies de recours possibles et les délais applicables pour les exercer. »
Article 3
🖋️n°CL7 Irrecevable • Il y a +1 mois
Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport évaluant l’effectivité de l’aide juridictionnelle pour les victimes de violences intrafamiliales et de violences sexuelles et sexistes. Ce rapport devra notamment évaluer le taux de recours à l’aide juridictionnelle par les victimes de violences intrafamiliales (VIF) et de violences sexistes et sexuelles (VSS), analyser les difficultés rencontrées par les victimes pour accéder à l’aide juridictionnelle, analyser les freins, plus particulièrement financiers, au dépôt de plainte et formuler des propositions pour améliorer l’accès à l’aide juridictionnelle pour ces victimes.
🖋️n°CL8 Irrecevable • Il y a +1 mois
Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport portant sur les moyens humains et financiers alloués aux centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) et à la fédération France victimes. Ce rapport doit notamment détailler les moyens actuellement alloués à ces structures, en distinguant les financements publics et privés, évaluer l’adéquation de ces moyens aux missions qui leur sont confiées et aux besoins des victimes, analyser l’impact de ces moyens sur la qualité de l’accueil, de l’information et de l’accompagnement des victimes et formuler des propositions pour renforcer les moyens de ces structures.
Titre
🖋️n°CL33 Adopté • Il y a +3 semaines
Après le mot : « victimes », rédiger ainsi la fin du titre de la proposition : « dont la plainte est classée sans suite ».
Exposé des motifs • ⌚️Lecture 8min.

Mesdames, Messieurs,

En France, au cours du seul premier trimestre de l’année 2024, 1 110 650 plaintes ou procès‑verbaux ont été enregistrés dans l’application CASSIOPEE, dédiée à la gestion des procédures pénales. En 2023, 4 000 000 affaires ont été transmises aux parquets et 37 % des auteurs poursuivis ont bénéficié d’un classement sans suite de la procédure engagée, selon les statistiques publiées par l’INSEE et par le Ministère de la justice.

Au titre de l’année 2022, 3 376 569 plaintes ou procès‑verbaux avaient été saisis sur l’année entière. 1 855 704 auteurs d’infractions avaient vu leur affaire traitée, tandis que parmi eux, 1 230 020 auteurs (66,3 % des auteurs) étaient poursuivables, ramenant le taux de réponse pénale en 2022 à 89 %. Au premier trimestre 2024, celle‑ci s’avère en baisse, ramenant ce taux de réponse provisoirement à 86, 9 %.

Les statistiques de l’année 2023 révèlent que plus de sept affaires sur dix ont été considérées comme non poursuivables et sur les 1 200 000 affaires poursuivables, 37 % des auteurs mis en cause, ont bénéficié d’un classement sans suite.

La tendance de ces chiffres sur les trois dernières années, permet de constater qu’en moyenne un demimillion de Français reçoivent chaque année un avis de classement sans suite, consécutivement au dépôt de leur plainte.

Les causes sont multiples ; l’auteur n’ayant pu être identifié, l’infraction n’étant pas constituée ou encore ce classement étant motivé par l’insuffisance des charges ou des preuves matérielles détenues à l’encontre de l’auteur de l’infraction.

Pour les victimes de ces infractions, le classement sans suite de leur plainte est vécu comme un aveu d’échec du système judiciaire, laissant peu à peu place à la résurgence de mécanismes de justice privée. Ainsi, l’adage « Nul ne peut se faire justice à soimême », à l’origine des grands principes du procès pénal, est mis de côté, afin d’affronter la machine judiciaire, jugée insuffisamment protectrice.

Ce fort sentiment d’injustice ‑ tel qu’exprimé par les victimes de plaintes classées sans suite – pourrait néanmoins être atténué par un accompagnement renforcé de ces dernières.

À ce jour, si les articles 40 à 40‑4‑1 du Nouveau Code de Procédure Pénale (NCPP) disposent que :

1) « Le procureur de la République reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la suite à leur donner conformément aux dispositions de l’article 401 (…) » ;

2) « Le procureur de la République avise les plaignants (…) Lorsqu’il décide de classer sans suite la procédure, (…) également de sa décision en indiquant les raisons juridiques ou d’opportunité qui la justifient ».

la pratique de ces classements révèle qu’ils sont notifiés dans des conditions variables et sans véritable sécurité juridique pour le justiciable, en fonction de la politique pénale du parquet dont il relève.

En effet, les victimes indiquent tantôt avoir été informées du classement sans suite de leur plainte ; par un officier de police judiciaire prenant leur attache par téléphone, par une notification de ce classement par courrier simple ‑ ce qui pose des difficultés s’agissant des victimes qui font face à des problématiques d’adressage – notamment en Outre‑mer ; encore oralement au Commissariat. Plus rares sont celles qui reçoivent cet avis par le biais d’un courrier recommandé avec accusé de réception ou par tout autre moyen de notification effectif.

Il arrive donc que certaines victimes n’aient pas connaissance de ce classement dans les délais utiles. La notification aléatoire des avis de classement sans suite ne répond pas à ce jour aux exigences du droit à un procès équitable et effectif, dès lors que la réception de l’acte de classement par la victime a des conséquences sur sa stratégie de défense, elle‑même encadrée par des délais de prescription.

La sécurité juridique doit bien profiter à tous, notamment dans un contexte de délocalisation et de dématérialisation accélérée de l’enregistrement des plaintes, par le biais des pré‑plaintes en ligne, par visioconférence, ou encore des plaintes en mobilité proposées au sein des Maisons des femmes. Le formalisme protège.

En premier lieu, l’avis de classement sans suite, parce qu’il demeure un acte de procédure, doit être dûment notifié et traçable.

Ce travail de sécurisation appelé, tient également compte des contraintes pesant sur les magistrats du parquet et sur les officiers de police judiciaire. Les syndicats représentatifs de la profession ont été auditionnés, afin de proposer un texte qui sans alourdir la machine, parvienne à l’objectif souhaité.

Le parti est ici retenu, de conserver les modes usuels de notification, pour tenir compte de la diversité des situations et d’en accueillir de nouveaux pour des considérations pratiques et budgétaires. Si la notification téléphonique semble de prime abord peu propice à la sécurité juridique des victimes, elle reste dans certains cas de figure ‑ et si cette dernière en fait le choix – le seul mode de communication souhaitable, notamment en cas d’illettrisme ou encore en cas de violence intrafamiliale. Néanmoins, il est proposé de privilégier l’envoi de l’avis à de classement sans suite par lettre recommandée avec accusé de réception ou par tout autre moyen choisi par la victime selon sa convenance ; entretien téléphonique, courrier simple, courriel, etc.

En deuxième lieu, si le pouvoir constituant et le pouvoir normatif ont souhaité renforcer le principe d’intelligibilité de la loi, pour en assurer lisibilité et compréhension à tous et que dans ce même esprit, l’entrée en vigueur du Code des relations entre le public et l’administration le 1er janvier 2016, a également ouvert la voie de la simplification des normes et des procédures pour les administrés, force est de constater que certaines branches du droit, restent en lacune. Or, le destinataire final de la loi et du règlement, de l’acte administratif et de l’acte juridictionnel, doit pouvoir s’y retrouver et comprendre la portée de la mesure édictée à son endroit.

Bien que les dispositions de l’article 40‑2 du nouveau code de procédure pénale (NCPP) contiennent en leur sein une exigence de motivation, il n’en demeure pas moins qu’en pratique, la motivation des avis de classement sans suite répond à une codification logicielle, associée à une rédaction relevant ‑ de l’avis des destinataires – d’un jargon juridique difficile d’accès. Cette motivation est limitée en outre à une énonciation de règles techniques sur le fondement des infractions pénales poursuivies.

Or les exigences du droit à un procès équitable et effectif, tels que définis par l’article 6§1 de la Convention européenne des droits de l’homme et par l’article 47 de la Charte des droits fondamentaux des droits de l’Union européenne, justifient qu’un effort supplémentaire soit fait, en amenant la victime plaignante, à comprendre tant sur le plan matériel que juridique, les causes de ce classement sans suite.

Aussi, il est proposé de renforcer cette exigence de motivation, en précisant qu’elle sera garantie par l’emploi de « termes simples et accessibles » pour la victime, de telle sorte que cette dernière mesure les chances de succès d’une éventuelle citation directe et se prépare en toute connaissance de cause, à la défense future de ses intérêts juridiques.

La motivation pédagogique ainsi appelée, vient également faire œuvre d’humanisation de la démarche engagée par la victime pour qui cet avis de classement sans suite est vécu comme un « déni de justice » et comme une double peine. Le courage et la force requise pour confier au Parquet et à la justice, des pans de vies, de souffrances et de traumatismes, requièrent une réaction pénale digne et respectueuse de la confiance accordée aux institutions. Ces dernières, ainsi que leurs ayants droit, se doivent d’éprouver un sentiment d’accompagnement, en lieu et place d’un sentiment de délaissement, fatalement exprimé.

Pour atteindre ces deux objectifs, la présente proposition de loi est constituée de trois articles :

L’article 1er vient préciser le champ d’application territorial des mesures portées, applicables à la Nouvelle‑Calédonie.

L’article 2 vient modifier premièrement l’article 15‑3 du NCPP en précisant par un premier alinéa, le caractère obligatoire de la notification des avis de classement sans suite.

L’article 40‑2 est également modifié, pour rendre obligatoire la motivation de ce classement sans suite en des « termes simples et accessibles ». L’alinéa 2 du même article permet à la victime de mentionner le mode souhaité de réception de l’information portant sur les suites de la procédure. Il sera consigné sur le procès‑verbal.

Par ailleurs, s’il l’estime nécessaire, le procureur de la République pourra recourir à une association d’aide aux victimes dans les conditions prévues au dernier alinéa de l’article 41 du NCPP ou aviser la victime par tout moyen approprié lorsqu’elle n’aura pu être touchée par le moyen de son choix.

Enfin, la justification de l’accomplissement de ces formalités doit désormais être versée au dossier de procédure par le procureur de la République.

Cette garantie nouvelle permettra tant aux Conseils juridiques de chaque partie, qu’aux magistrats, de disposer d’une traçabilité exhaustive de la procédure de classement, pour in fine, en tirer toutes les conséquences.

L’article 3 de portée purement technique, vient gager le surcoût occasionné par ce dispositif, qui se veut néanmoins plus juste et respectueux des victimes. Ainsi, la charge pour l’État est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

[(1)](1) Ce groupe est composé de : Mme Marie-José ALLEMAND, M. Joël AVIRAGNET, M. Christian BAPTISTE, M. Fabrice BARUSSEAU, Mme Marie-Noëlle BATTISTEL, M. Laurent BAUMEL, Mme Béatrice BELLAY, M. Karim BENBRAHIM, M. Mickaël BOULOUX, M. Philippe BRUN, M. Elie CALIFER, Mme Colette CAPDEVIELLE, M. Paul CHRISTOPHLE, M. Pierrick COURBON, M. Alain DAVID, M. Arthur DELAPORTE, M. Stéphane DELAUTRETTE, Mme Dieynaba DIOP, Mme Fanny DOMBRE COSTE, M. Peio DUFAU, M. Inaki ECHANIZ, M. Romain ESKENAZI, M. Olivier FAURE, M. Denis FÉGNÉ, M. Guillaume GAROT, Mme Océane GODARD, M. Julien GOKEL, Mme Pascale GOT, M. Emmanuel GRÉGOIRE, M. Jérôme GUEDJ, M. Stéphane HABLOT, Mme Ayda HADIZADEH, Mme Florence HEROUIN-LÉAUTEY, Mme Céline HERVIEU, M. François HOLLANDE, Mme Chantal JOURDAN, Mme Marietta KARAMANLI, Mme Fatiha KELOUA HACHI, M. Gérard LESEUL, M. Laurent LHARDIT, Mme Estelle MERCIER, M. Philippe NAILLET, M. Jacques OBERTI, Mme Sophie PANTEL, M. Marc PENA, Mme Anna PIC, Mme Christine PIRÈS BEAUNE, M. Dominique POTIER, M. Pierre PRIBETICH, M. Christophe PROENÇA, Mme Marie RÉCALDE, Mme Valérie ROSSI, Mme Claudia ROUAUX, M. Aurélien ROUSSEAU, M. Fabrice ROUSSEL, Mme Sandrine RUNEL, M. Sébastien SAINT-PASTEUR, Mme Isabelle SANTIAGO, M. Hervé SAULIGNAC, M. Arnaud SIMION, M. Thierry SOTHER, Mme Céline THIÉBAULT-MARTINEZ, Mme Mélanie THOMIN, M. Boris VALLAUD, M. Roger VICOT, M. Jiovanny WILLIAM.

Article 1

Au début du premier alinéa de l’article 804 du code de procédure pénale, les mots : « l’ordonnance n° 2024‑936 du 15 octobre 2024 relative aux marchés de crypto actifs sont remplacés par les mots : « la loi n°     du      visant à préserver les droits des victimes de plaintes classées sans suite ».

Article 2

Le titre Ier du livre Ier du code de procédure pénale est ainsi modifié :

1° La deuxième phrase du second alinéa de l’article 15‑3 est ainsi modifiée :

a) Au début, les mots : « Si elle en fait la demande, » sont supprimés ;

b) Sont ajoutées deux phrases ainsi rédigées : « La victime peut choisir de recevoir l’avis mentionné à l’article 40‑2 portant sur les poursuites, les mesures alternatives aux poursuites ou le classement sans suite de la procédure, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception, par envoi adressé par un moyen de télécommunication à l’adresse électronique qu’elle communique ou par tout autre moyen. Son choix est mentionné sur le procès‑verbal. » ;

2° Le premier alinéa de l’article 15‑3‑1 est ainsi modifié :

a) Les mots : « , le cas échéant, » sont supprimés ;

b) Les mots : « peuvent être » sont remplacés par le mot : « sont » ;

3° Le second alinéa de l’article 40‑2 est ainsi modifié :

a) Sont ajoutés les mots : « en des termes simples et accessibles » ;

b) Sont ajoutées trois phrases ainsi rédigées : « La décision est adressée aux victimes selon les modalités choisies en application du deuxième alinéa de l’article 15‑3. Toutefois, s’il l’estime nécessaire, le procureur de la République peut recourir à une association d’aide aux victimes dans les conditions prévues au dernier alinéa de l’article 41 ou aviser les victimes par tout moyen approprié. Le procureur de la République verse au dossier de la procédure les éléments justifiant de l’accomplissement de ces formalités. »

Article 3

La charge pour l’État est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

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